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Lorsque la défense de la profession fut adressée dans ces lectures et discussions, ce fut presque exclusivement le sujet lui-même. Personne ne doute que cette défense soit un travail important pour chaque association de bibliothèque. Moi aussi, je pense que cette défense est très importante. Mais, au cours des dernières années, j'ai constaté un conflit accru ou, plus précisément, une incompatibilité entre les tâches quotidiennes au nom des membres et les tâches de défense. Le contexte de mon expérience concerne une petite région d'Europe Occidentale, les Flandres ou la partie de la Belgique qui parle hollandais. Lorsque je parle de défense, je me réfère surtout aux travaux d'intervention que nous faisons auprès des politiciens dans le cadre d'une constitution socialo-démocratique occidentale dans le secteur des bibliothèques publiques.
Notre association est surtout active dans le domaine du développement professionnel. Nous organisons environ 20 jours d'étude, de conférence et d'excursion par an. Sans exagérer, je peux dire que l'association est synonyme de qualité.
Les membres du conseil qui sont également actifs dans le domaine des bibliothèques sont au courant et connaissent les sujets qui sont importants. L'équipe est adepte à organiser des événements.
Avec la défense de la profession, l'accent n'est plus placé sur l'organisation des événements, mais plutôt sur les travaux d'intervention. Cela exige de la part des responsables et du personnel une expertise et un savoir complètement différents. Savoir influencer, connaissance du monde politique, connaissance des travaux politiques stratégiques, tout cela est beaucoup plus important que la connaissance des bibliothèques et de leurs utilisateurs. Le conseil d'administration et le personnel doivent obtenir ces connaissances et/ou être formés dans ce domaine.
b. pensée professionnelle contre pensée politique
Les politiciens, en tant que travailleurs culturels sur le tas, ont un point de vue complètement différent des bibliothécaires. Nous autres bibliothécaires ont à la base de nos connaissances la valeur intrinsèque de notre travail. Les politiciens sont intéressés par la question de stratégie politique.
En conséquence, il est presque impossible de parler aux politiciens, par suite d'un point de vue différent sur ce qui est important. Je ne sais pas si cette impossibilité, cette division, existe seulement en Belgique. Pour les preneurs de décision belges, l'importance d'une question est déterminée par les implications stratégiques, les conséquences pour le pouvoir politique et les organismes de support. Pour les bibliothécaires, c'est la question qui est importante, les normes professionnelles, la qualité intrinsèque. Ces approches différentes garantissent presque toujours l'échec de ceux qui ne sont pas politiciens.
Le politicien a une raison de base : il n'étudie pas la valeur en elle-même, seulement son avantage dans le domaine politique.
Une autre différence entre le bibliothécaire et le politicien concerne la vision à court terme de la plupart des preneurs de décision. Dès que vous commencez à penser comme un politicien, vous êtes perdant.
c. la base sociale contre l'innovation
Si les associations désirent s'engager dans une défense active de la profession, elles doivent être innovantes, elles doivent amener les problèmes à l'ordre du jour. Elles ne peuvent pas attendre que tous les membres en arrivent au même point, que tous les regards soient orientés dans une même direction. Elles doivent avoir une grande gueule et l'utiliser.
Au contraire, pour les organisations de membres, le consensus est très important. Elles doivent avoir une base sociale aussi large que possible.
d. initiation contre réalisation
Où est le point final de la défense la profession ? Où s'arrête-t-elle ? Le travail est-il fini lorsque le preneur de décision est de votre côté, ou est-ce le point de départ ?
N'existe-t-il pas une nécessité du suivi ? L'association n'a-t-elle pas besoin d'être engagée dans la réalisation de l'objectif, puisque le groupe possède les connaissances ?
e. institutions contre individus
Notre association travaille à la fois pour des institutions et des individus. Au cours des dernières années, nous avons remarqué qu'un nombre croissant d'institutions devenaient membres à cause de notre vaste éventail de développement professionnel. Mais les soucis des individus ne sont pas toujours ceux des institutions. Par exemple, pour les problèmes des heures d'ouverture, des charges de travail, de la flexibilité…les points de vue divergent beaucoup. Dès que les politiciens remarquent qu'il existe des points de vue divergeants, vous avez perdu (voir aussi g. décisions).
f. travaux du personnel contre travaux des directeurs élus
La défense de la profession est un travail difficile. Ce n'est pas seulement un travail long, mais également un travail sans fin. La préparation, la poursuite, la défense et le développement d'une position sont-ils des tâches pour le personnel ou pour le conseil d'administration ? Le conseil a-t-il suffisamment de temps pour accomplir ces tâches ? La plupart des problèmes soulevés sont très complexes. Les directeurs élus sont-ils capables de les étudier en profondeur ?
Il existe également un autre problème. Depuis l'époque romaine, nous savons que le pouvoir utilise le principe de « divide et impera », ou « diviser et commander ». J'ai remarqué plusieurs fois que, lorsqu'un problème affecte seulement une partie des bibliothécaires, il est très difficile de demander aux autres d'agir pour le supporter. C'est particulièrement vrai lorsque le sujet affecte de petites bibliothèques car elles ne sont pas aussi bien représentées que les grandes bibliothèques auprès de la plupart des conseils d'administration.
g. prise de décision
Qui décidera des questions qui doivent être discutées et des points de vue qui doivent être adoptés ? Ce travail concerne-t-il les conseils d'administration, les groupes de travail, les membres ou ceux qui sont directement affectés ?
Comment prendre les décisions ? A la majorité ou par consensus ?
Quels sont les points de vue qui doivent être représentés ? Qui peut représenter ces points de vue, par exemple les institutions ? Est-ce le bibliothécaire, la partie prenante ou le preneur de décision politique ?
Comment adresser les points de vue de ceux qui ne sont pas membres ?
Qui représentera l'association pendant les travaux de défense de la profession ? Quels pouvoirs auront ces personnes ? Dans quelles circonstances recevront-elles ou donneront-elles des informations en retour ?