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66th IFLA Council and General
Conference

Jerusalem, Israel, 13-18 August

 


Code Number: 136-107-F
Division Number: 0
Professional Group: Opening Session
Joint Meeting with: -
Meeting Number: 107
Simultaneous Interpretation:    Yes

Rapport Annuel

Christine Deschamps
President of IFLA


Paper

Comme chaque année, l'heure est venue de faire le point sur les diverses activités que j'ai pu accomplir en tant que Présidente de l'IFLA.

Je voudrais, avant de parler de mes visites aux bibliothécaires du monde entier, mettre l'accent sur 2 pistes essentielles de travaux et de réflexions pour l'année écoulée. La première, toute interne à l'IFLA, a été naturellement les travaux menés sur la modification des statuts de l'IFLA, ainsi que celle concernant les Programmes Fondamentaux. Je ne voudrais cependant pas prétendre à une reconnaissance que je ne pourrais m'attribuer : il est clair que tout le mérite de la rédaction des nouveaux statuts qui vous sont proposés est principalement l'œuvre de notre Secrétaire Général, Mr Ross Shimmon.

Mais naturellement, les orientations générales ont été rédigées à la suite de travaux élaborés par un Groupe Consultatif ad hoc, et ont été discutées à la fois par l'ensemble du Bureau Professionnel et du Bureau Exécutif, avant de vous être envoyées.

L'idée majeure sous-jacente de ces statuts est sans doute de donner à L'IFLA une structure à la fois plus démocratique et plus adaptée aux exigences du 21ème siècle. Les organisations, comme les individus, vieillissent. Il leur faut également, à intervalles réguliers, un " lifting ", un habillage différent, un rajeunissement complet. Ce qui convenait parfaitement dans les années 70 n'est plus adapté à l'an 2000, et l'évolution des membres de l'IFLA nécessite une meilleure représentation, une structure de direction plus large, et un pouvoir exécutif plus épaulé et renforcé. Nous espérons que les nouvelles structures qui vous sont proposées vous paraissent plus adéquates.

Pour les programmes fondamentaux, cela fait déjà un certain temps que notre trésorier Derek Law nous avait informés, il y a quelque temps déjà de la nécessité de réétudier nos activités fondamentales en tenant compte de la diminution des financements et des changements de priorités. Au rythme des dépenses habituelles, cette année est la dernière où nous pouvons financer ces programmes en l'état. Cela ne peut pas continuer ainsi.

Soyons clairs : l'IFLA n'a pas les moyens de continuer à offrir le niveau actuel de soutien financier à ces programmes, et nous nous serions trouvés dès l'année prochaine " dans le rouge ". Certes, ces programmes sont pour partie financés par certaines bibliothèques nationales ou universitaires, dont je veux ici saluer la générosité constante année après année. Mais cela ne suffit pas , et l'IFLA ne peut payer le complément du coût total. Cette situation, qui nous force à revoir les structures des programmes fondamentaux, est donc aussi l'occasion de tout remettre à plat, et de réfléchir sur le contenu de ces programmes autant que sur leur mode de fonctionnement et de financement.

Certaines bibliothèques payent, et en plus hébergent un programme, et fournissent un ou plusieurs emplois de bibliothécaires, certaines payent sans abriter de programme, certaines ne payent pas du tout. Il nous a donc paru nécessaire, après avoir établi l'état de la question par un rapport sur la contribution des bibliothèques nationales (seule la Bibliothèque Universitaire d'Uppsala, en Suède, qui abrite le programme ALP échappe à cette catégorie), de coopérer avec la Conférence des Directeurs de Bibliothèques Nationales (CDNL dans l'ordre anglais), pour essayer de proposer un programme de contributions (financières, en personnel, ou autres) qui soit réparti de manière plus équitable entre ces bibliothèques.

Mr Van Drimmelen, le Directeur de la Bibliothèque Royale des Pays-Bas, a bien voulu se charger de présider un Groupe de 7 membres de la Conférence des Directeurs de Bibliothèques Nationales, afin de nous aider à trouver une solution acceptable, qui repose sur les premières propositions qui ont été faites lors de la dernière Conférence. Je suis très heureuse de pouvoir annoncer que, grâce au travail de ce Groupe, nous sommes tout près d'un accord là-dessus.

Certains Programmes Fondamentaux pourront demeurer inchangés, car eux seuls travaillent dans leur domaine spécifique. Nous en sommes au début de la réflexion. Certains se sentent directement remis en question. Je crois pouvoir dire clairement ici qu'il ne s'agit pas de se débarrasser à tout prix de certains programmes ou de nier l'importance du rôle des bibliothèques qui les hébergent et/ou les financent. Au contraire, qu'ils soient ici tous et toutes remerciés pour un travail remarquable, une générosité sans faille, et une motivation continue. Mais là encore, les temps changent, et les progrès techniques nous imposent de revoir le contenu de nos activités, afin d'aider au mieux les bibliothèques à faire face à leurs nouvelles tâches dans un contexte en perpétuelle évolution. Les bibliothèques doivent prouver leur capacité à changer, et leur organe de représentation, l'IFLA, doit être le premier à organiser le changement. Soyez rassurés, nous ne changerons pas tout à la fois, uniquement pour changer, en faisant table rase des acquis et des réussites. Mais nous ne pouvons continuer à travailler indéfiniment selon les cadres anciens, sous peine de sclérose.

Pour le problème plus délicat de l'avenir de la Division 8, nous sommes en bonne voie d'élaborer une solution qui permette à la fois aux pays en voie de développement de continuer à travailler entre eux, conformément à leurs désirs, tout en évitant cependant de les marginaliser en les confinant dans une structure à part, et surtout en les intégrant dans les travaux des Sections et dans les activités fondamentales.

Lors de la dernière Conférence, le Groupe de Travail sur la révision des Statuts avait fait un certain nombre de recommandations. Toutes sauf une avaient obtenu une réaction favorable, et sont donc maintenant incorporées dans le nouveau texte des Statuts. Cependant, la proposition d'abolir la Division des Activités Régionales (Division 8) a été retirée à la suite des débats intervenus lors de la Conférence. A sa place, nous avons créé un nouveau Groupe Consultatif, remarquablement présidé par Marjorie Bloss, que je veux ici remercier, pour étudier la question de cette dissolution.

Ce groupe propose maintenant une excellente proposition rédigée après de plus larges consultations. Comme le dit son texte : " nous cherchons à définir une structure dans laquelle les gens peuvent continuer à participer quelle que soit leur lieu d'origine. Nous voulons détruire les barrières empêchant cette participation, en déclarant que nous avons tous besoin les uns des autres. Nous reconnaissons la valeur et l'utilité des structures régionales de l'IFLA, et, en même temps, nous souhaitons permettre aux membres originaires de ces régions de prendre une part active aux programmes professionnels généraux de l'IFLA. "

Voilà notre ambition. J'espère que tous ceux qui sont intéressés par cette question contribueront à la consultation, afin que nous puissions vous faire des propositions réalistes.

Pour ce qui est de mon travail vers l'extérieur de l'IFLA , je pense que cette année s'est déroulée sous le signe d'une réflexion sur la formation des nouveaux professionnels de l'information, ces " travailleurs de la connaissance " comme on les désigne souvent en anglais. Bibliothécaires, documentalistes, archivistes, muséologues, ont tous en commun des connaissances qui se rejoignent. Pour les acquérir, une formation commune devrait être envisagée, avec des options spécialisées selon les orientations. L'évolution de la société de l'information et des nouvelles technologies qui s'y rapportent, resserre l'écart entre ces professions. La gestion des notices d'archives et particulièrement des archives électroniques des sociétés commerciales ou privées, la gestion des banques de données d'images dans les musées, la notion de préservation et de conservation, le stockage, l'indexation des objets électroniques ou traditionnels, et la recherche de ces informations sont le lot commun de toutes ces professions. Les nouveaux modes de description - Métadonnées / Identifiants par numérotations - font la base du travail de codification que les bibliothécaires appellent catalogage, mais aussi du travail quotidien des professions apparentées. De nouvelles compétences apparaissent, conformément à l'évolution de nos tâches professionnelles . J'ai participé notamment cet hiver (de l'hémisphère Nord) à une réflexion avec le Conseil de l'Europe sur le travail culturel dans la nouvelle société de l'information, à la suite de quoi a été rédigée une recommandation sur les nouveaux profils professionnels. Souhaitons y voir ici les prémisses d'un travail en commun avec tous les métiers apparentés aux bibliothèques, non seulement pour une formation plus appropriée aux besoins d'une société en brutale évolution, mais aussi dans l'espoir que ce rapprochement pourrait conduire à l'élaboration d'une force nouvelle des métiers de l'information, afin de nous donner plus de poids, de visibilité et de pouvoir, par une meilleure représentativité auprès des décideurs politiques. Nous espérons continuer ces travaux ensemble afin d'œuvrer dans ce sens.

Toujours dans le domaine de la formation, cette année verra la concrétisation d'un projet déjà annoncé l'année dernière. Les premiers boursiers (Fellows) de pays en voie de développement IFLA/OCLC vont pouvoir partir aux Etats-Unis, suivre une formation sur l'utilisation pratique des nouvelles technologies, et visiter de nombreux établissements américains. Ceux qui auront eu la chance de bénéficier de cette occasion de parfaire leurs connaissances tout en découvrant les bibliothèques des USA devront ensuite répercuter leurs formations dans leurs pays, et nous espérons que cela pourra contribuer à l'amélioration des formations aux nouvelles technologies de l'information et de la communication. Plus de formation, plus de normalisation, plus de compatibilité et d'interopérabilité, c'est le sens de mon action pour les pays en voie de développement, ainsi que pour d'autres, plus avancés sur le chemin des équipements technologiques, mais pas forcément plus efficaces, par suite d'une mauvaise utilisation de leurs moyens. Travailler ensemble avec des bibliothécaires prêts à faire face aux difficultés de la coopération internationale, afin d'aider tous les pays à trouver des points d'entente et des programmes communs, voilà le but de l'amélioration des formations professionnelles. L'IFLA y voit une obligation première.

Outre ce travail de principe, j'ai également fait un certain nombre de visites professionnelles. Cette année, ce fut le Sénégal et le Maroc, avec une attention toute particulière pour leurs organisations de formations. L'EBAD (Ecole de Bibliothécaires et d'Archivistes de Dakar) qui assure la formation de professionnels de beaucoup de pays d'Afrique subsaharienne francophone, et l'ESI (Ecole des Sciences de l'Information) à Rabat, qui a également de nombreux projets de coopération régionale et notamment un projet de Bureau Régional IFLA pour le Maghreb, m'ont accueillie tour à tour. Dans ces 2 pays, les bibliothécaires ont une vision éclairée de leur mission de formation, et du rôle des bibliothèques dans leur région respective. Ces relations entre l'IFLA et les principaux centres de formation dans diverses régions du monde doivent continuer et se développer. C'est le futur de la profession qui en dépend.

Parallèlement, j'ai visité des pays qui travaillent à préparer de futures Conférences de l'IFLA. Argentine, USA , Allemagne, m'ont accueillie avec chaleur (au sens propre du mot pour l'Argentine avec plus de 25 degrés Celsius de différence par rapport à Paris !), et la preuve d'une efficacité et d'une organisation tout à fait remarquables. J'y ai rencontré des personnalités locales importantes, et aussi des associations membres de l'IFLA qui vont être mises à contribution pour la préparation de la Conférence. Chaque pays a ses difficultés, sa situation locale spécifique, mais aussi ses trésors à découvrir, sa motivation et son enthousiasme. Croyez-moi, j'augure bien de nos futures Conférences.

Avant de conclure, je voudrais rappeler aussi que, comme chaque année, j'ai travaillé en liaison avec l'UNESCO, le Centre International des Archives, la Fédération Internationale de l'Information et de la Documentation, l'International Council of Museums , et l'Organisation internationale de normalisation. Cette année, nous avons poursuivi nos travaux avec les éditeurs, et j'ai pu entreprendre des relations avec l'International Book Agency, le Committee on Legal Matters a continué son travail de représentation des bibliothèques dans les institutions travaillant sur le copyright, et le FAIFE Committee a eu un rôle extrêmement actif dans son soutien à des bibliothécaires travaillant dans des pays où la liberté d'expression n'est pas toujours respectée. FAIFE a également participé à une mission d'évaluation sur la reconstruction des collections des bibliothèques au Kosovo dans le cadre de l'Organisation des Nations Unies. Nous respectons nos engagements sur tous les plans, pour une meilleure condition des bibliothèques et des bibliothécaires du monde entier.

Je voudrais conclure ici sur une note optimiste. Pour la première fois depuis la création du système de paiement des droits d'adhésion à l'IFLA, nous avons réussi à trouver une solution financière qui nous permette d'annoncer ici aujourd'hui une baisse sensible des tarifs pour les institutions des pays les moins développés. En même temps, nous proposons de pratiquer une évolution constante des montants de ces droits d'inscription, pour répercuter l'augmentation des coûts tous les 2 ans. Les pays les moins favorisés paieront désormais une adhésion de 60 % moins chère que les autres pays. Voilà un vrai progrès pour une réelle démocratie au sein de l'IFLA, qui permettra, je l'espère, aux pays en difficulté de continuer à être membres de l'IFLA et de bénéficier de tous les avantages de l'adhésion. Malgré leurs difficultés financières, ils pourront rester membres de la communauté bibliothécaire et la solidarité continuera à jouer au maximum.

Voilà donc le principal de mon activité sur cette année. Je vous souhaite à tous une conférence utile et agréable, qui rassemble les gardiens du livre au pays du Livre, au début d'un nouveau millénaire…

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Latest Revision: August 8, 2000 Copyright © 1995-2000
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